Bonjour, lecteurs et lectrices de l'Interactif! De nos jours, la radio, la télévision, les journaux nous parlent de récession, de fermeture de commerce, de pertes d'emploi, de faillite et autres choses pas plus intéressantes les unes que les autres. Quoique je n'avais que neuf ans quand la dépression de 1929 a commencé, je m'en souviens assez pour vous en parler un peu. Ceux qui, dans le temps avaient une terre payée pouvaient s'en tirer bien malgré que l'argent était rare et les salaires très bas: avec 1 $ ou 2 $ par jour, ce n'était pas rose. Que de tracas cela a dû causer à nos parents. Même si les denrées ne se vendaient pas cher – le beurre à 20 ¢ la livre, les œufs à 15 ¢ la douzaine, le sucre à 8 ¢ la livre et le lait à 10 ¢ la pinte - ils ont dû en inventer des moyens pour se tirer d'affaire. Ce qui n'arrangeait pas les choses, c'est que dans ce temps-là, il n'y avait pas d'allocations pour les enfants, pas d'assurance chômage, pas d'assurance-maladie; c'était la misère noire. Puis en 1939, commença la guerre 39-45. Comme certaines marchandises étaient rares, le beurre, le sucre et le café étaient rationnés et plusieurs personnes trouvaient cela bien dur d'être obligées de se priver. Il paraît qu'en Europe c'était encore plus grave que dans notre pays. Cette crise a duré plusieurs années. En 1935, plusieurs institutrices avaient un salaire de 15 $ par mois et avaient souvent plus de 40 élèves de la première à la sixième année. Les bûcherons avaient de la difficulté à se faire 3 $ à 4 $ par jour. Cependant, n'allez pas croire que les gens étaient dépressifs pour tout cela même si l'argent était rare, le courage et la bonne volonté des gens compensaient pour beaucoup et on s'inventait des jeux et le bonheur était là quand même. Là dessus je vous laisse , mes yeux ne me donnent plus beaucoup de services. Il paraît que ça fait dix ans que je collabore à «l'écho du passé». J'espère que je ne vous ai pas trop ennuyés.

 

Tante Cécile