Paul-Émile est le fils de Polydore Proulx et d’Anna Paradis. Né à Rimouski le 1er juin 1928, il est le 4e d’une famille de 14 enfants, soit 9 garçons et 5 filles. À l’âge 3 ans, ses parents décident de venir s’installer à St-Narcisse sur le rang Duchénier dans la maison habitée par la suite par Maurice Gagné et aujourd’hui par Serge Poulin.
Quelques années après, vers l’âge de 10 ans, son père se départit de la ferme pour s’établir au village et ouvrir son propre magasin qui a été acquis par la suite par M. Florent Sirois.
Le 8 juin 1954, Paul-Émile va unir sa destinée à Lucienne Bélanger, fille d’Émile Bélanger et de Marie Gagné. Elle est la cadette d’une famille de onze enfants. De cette union, sont nés 3 enfants: Jean-Rock (7 juin 1956), Sylvain (14 octobre 1958) et Marie-Claude (22 août 1963). Six petits-enfants et bientôt quatre arrière-petits-enfants complètent la famille.
Mais Ti-Paul, comme tout le monde l’a toujours surnommé, n’avait qu’un rêve, soit celui d’aller travailler dans le bois. Après avoir bûché quelques temps, il conduit un camion pour M. Eustache Santerre qui était « jobber » à cette époque. Et finalement, à la fin des années 50, il acquiert son premier camion. Quant à Lucienne, elle vaquait au bon déroulement de la maisonnée durant les périodes où son Ti-Paul travaillait sur la Côte-Nord. Étant très habile pour les travaux manuels, elle a su mettre à profit ses talents en effectuant les petits travaux de menuiserie, de plomberie, de réparation de petits appareils ménagers, et les travaux plus fins comme la couture et la broderie. De plus, elle adorait travailler pour embellir l’extérieur de la maison. Réparation et peinture de fenêtres, de clôture et de galerie faisaient partie de sa liste annuelle de travaux à faire, sans oublier le jardin et les fleurs. En 1969, après plusieurs années pour la compagnie Price, Ti-Paul décide de réorienter son travail vers le transport de gravier jusqu’en 1988, année où il est forcé de prendre sa retraite à cause de problèmes de santé. Il en était à son 9e camion.
Lucienne et Ti-Paul ont investi énormément de temps dans la communauté. Ti-Paul a été longtemps impliqué dans différents comités de la paroisse, entre autres, sur quelques comités de la Caisse populaire, il a été membre de la Fabrique, à titre de marguillier, il a également siégé sur le conseil d’administration de l’Âge d’Or et a fait partie de la chorale. Pour sa part, Lucienne y a aussi été membre durant presque la moitié de sa vie et elle en a eu la charge durant plusieurs années.
Les dernières années de leur vie ont pratiquement été consacrées à la restauration de l’église. Ensemble, ils ont mis l’épaule à la roue afin d’obtenir les meilleurs résultats possibles pour as- surer sa pérennité qui était pour eux très importante. Pour ce faire, Ti-Paul a entrepris une col- lecte de fonds dans la paroisse, pour et au nom de la Fabrique, qui a permis l’achat d’une partie des fenêtres (côté nord), tandis que les autres ont été transportées dans son garage afin de les restaurer. Encore une fois, Lucienne a su mettre son talent et sa patience à profit. Par la suite, Ti-Paul, avec la collaboration de son frère René, a restauré le Calvaire du cimetière, toujours en pouvant compter sur sa douce moitié.
Un an et demi avant son décès, Ti-Paul vend sa maison à son petit-fils Jonathan (fils de Jean-Rock) qui l’habite aujourd’hui.
À travers toutes ces années, la musique a toujours fait partie de leur vie et a agrémenté plu- sieurs soirées, principalement celles du Jour de l’An, où Lucienne faisait danser son archet sur le violon tandis que Ti-Paul jouait de l’harmonica. Tabarnik que c’était l’fun !!!
Lucienne et Ti-Paul ont été des personnes sur qui nous pouvions compter. Toujours prêtes à rendre service, toujours accueillantes et toujours agréables à côtoyer, ils n’auront laissé per- sonne indifférent par ce qu’ils ont transmis et donné aux autres.
C’est le 14 février 2011 à l’âge de 82 ans que Ti-Paul décéda des suites d’un cancer. Le 7 août 2015, 2 jours après son 84e anniversaire, Lucienne partit le rejoindre. Ils ont tous les deux bé- néficié des soins palliatifs de la Maison Marie-Élizabeth. Leur dépouille repose dans le cimetière de la paroisse.