Oliva Duchesne est né le 29 septembre 1924 à Ste-Blandine. Il était le fils de Anna Proulx et Jean-Baptiste Duchesne. Après avoir gagné un peu d’argent dans les chantiers, il a acheté une terre de Jean-Baptiste Ruest le 2 mai 1945, pas trop loin de celle de son frère Honorius.
Elle était située sur le lot 27, rang 7 (Route Taché) à Saint-Narcisse au coût de 1 000$. Une terre de 4 arpents de largeur par 27 de profondeur. Il n’y avait pas de bâtiments, ni d’animaux et très peu de terrain en culture. Les étés étaient consacrés au défrichage qui consistait à bûcher, arracher les souches, brûler et préparer la terre pour la culture. Au début, ces travaux étaient faits à la main et avec les chevaux. Les hivers étaient consacrés au bûchage dans les chantiers.
Le 8 juillet 1953, il a épousé Rita Guimond de Sainte-Blandine née le 16 février 1930, fille de Hermas Guimond et Zénaïde Lepage. Notre mère était enseignante avant son mariage. La dernière école où elle a enseigné est celle du Rang double.
4 enfants sont nés de ce mariage : France, Daniel, un garçon décédé 4 jours après sa naissance et Yves-Marie. Nous nous souvenons de nos parents qui formaient un couple amoureux, affectueux et attentionnés l’un pour l’autre.
Papa tombe malade et a un diagnostic de leucémie en 1957. Il frôle la mort mais se remet. France et Daniel ont fréquenté l’école de rang jusqu’à la fermeture de ces écoles en 1964. Ensuite, on prenait l’autobus pour fréquenter les écoles du village. Maman a donné des cours aux adultes de 1965 à 1968.
Outre le travail à la ferme, papa adorait aller à la chasse au petit gibier et il a initié Daniel à étendre aux collets pour récolter les lièvres. Il nous a amenés à la pêche sur la rivière et nous étions bien fiers de manger nos petites truites pour un repas. Papa aimait bien regarder la télévision le soir pour suivre l’Heure des quilles et aussi la lutte : les frères Rougeau, Mad Dog Vachon et le géant Ferré étaient ses idoles. Il aimait beaucoup nous faire rire en jouant avec nous et en chantant des chansons comme Valentine, Ti-mouton tondu...
Tant qu’à maman, elle s’impliquait aussi dans la ferme et cultivait un grand jardin et vendait ses produits à de fidèles clients. Il en était de même avec son fameux boudin. C’est le meilleur boudin que nous ayons mangé et là encore, elle avait ses bons clients. Maman était une excellente cuisinière et a transmis cette passion à ses enfants.
Vers l’année 1965, le ministère de la Voirie avise qu’ils doivent redresser la route Taché et oblige à déplacer les bâtiments. Finalement, ça prend du temps et c’est en 1968 que ça doit se faire. Malheureusement, notre père devient de plus en malade et il se résigne à tout vendre par encan durant l’été 1968. Il décède le 27 juillet 1968. La maison est expropriée et les bâtiments de la ferme sont détruits. Les terres sont vendues à son frère, Honorius.
Une autre vie commence : Maman est recrutée pour enseigner au couvent St-Rosaire. On déménage au village au mois d’août. Elle enseigne en 5e et 7e année et ensuite au secondaire à l’école Lamontagne. Elle fréquente l’Université afin d’obtenir son Baccalauréat et suit plusieurs cours d’éducation populaire. Elle se passionne pour tout, natation, photographie, yoga, peinture. Elle s’est impliquée également à la Caisse populaire. Elle fait de beaux voyages également avec sa cousine Hélène Lepage, ses sœurs et son frère Lionel.
Maman a enseigné à St-Narcisse jusqu’en juin 1989 et a pris sa retraite. À la fin de sa carrière, elle a déménagé à Rimouski. Sa retraite est bien occupée à jouer au golf, jouer au bridge, voyager, etc. Son cœur est toujours resté attaché à Saint-Narcisse où elle s’est fait des bons amis et où elle s’est toujours sentie appréciée de ses élèves.
Rita a 3 petits-enfants : Amanda, Olivier et Gabriel. France habite à Rimouski, Daniel à St-John, Nouveau-Brunswick et Yves-Marie à Sorel-Tracy.
Aujourd’hui la terre appartient à la ferme HRD Duchesne et un lot au coin de la route 232 est cultivé par la ferme Tribel. La terre de notre famille y est toujours vivante grâce au travail de cette relève.