Le jour des funérailles, si on voulait communier à la messe, il fallait être à jeun depuis minuit. La cérémonie était toujours dans l'avant-midi. L'église était souvent garnie de banderoles noires dans les fenêtres et parfois sur les murs. Le célébrant portait une chasuble noire, et comme dans ce temps-là ça se faisait de même, le prêtre récitait les prières en latin et le dos tourné à l'assistance. Des enfants de chœur (garçons) servaient la messe. Jamais de filles dans le chœur. Toutes les lectures étaient faites par le prêtre et c'est lui aussi qui faisait l'éloge de la personne défunte. Quand ça durait un peu trop longtemps, ceux qui avaient veillé toute la nuit en profitaient pour roupiller. Parlons maintenant de l'habillement des personnes qui vivaient un deuil. Une femme qui perdait son mari, se devait de faire un an de grand deuil et un an et demi de demi-deuil; c'est à dire un an de noir et un an de couleurs sombres. On a souvent vu de ces veuves porter un voile noir cousu à leur chapeau et qui leur voilait la figure. Un homme qui n'avait pas de complet noir devait porter à la manche gauche de son veston un brassard noir. Cette façon d'agir était sévère, mais devait être suivie à la lettre sinon on était mal vu, paraît-il. Mais, comme on le dit si souvent : autre temps, autres mœurs et c'est aussi bien comme ça. Je m'excuse d'avoir brassé pour vous tout ce noir, mais c'est l'écho du passé, donc, un peu de notre histoire.

 

Tante Cécile