Aujourd'hui, je vais vous parler d'un passé qui est aussi un présent. Je veux que nous réfléchissions ensemble sur ce qu'a été la vie de madame Georgianne Gagné-Thibault, notre centenaire. Georgianne est née à Sainte-Blandine le 27 février 1905. Elle était la fille de Joseph Gagné et Marie Beaulieu. Le 16 juillet 1929, elle épousait Isidore Thibault, fils de Éloi Thibault et Rose-Anna Martin. De ce mariage sont nés trois filles et huit garçons. Avec une famille comme ça, elle aurait pu se contenter du travail de maison, mais ce n'était pas assez pour elle. Il lui fallait un grand jardin qui l'approvisionnait en légumes et la cueillette des petits fruits sauvages lui procurait les confitures. Les fleurs embellissaient l'environnement. Comme elle avait épousé un pêcheur et chasseur invétéré, elle a dû se régaler avec sa famille de bonnes truites et les steaks et mets d'orignal et de chevreuil devaient souvent être au menu. Elle était très “recevante” , hospitalière et avait à coeur de bien nourrir ses invités (surtout leur offrir un bon gâteau). Jusqu'à l'âge de 97 ans, elle a préparé elle-même son repas du Jour de l'An : cipaille, tourtières, tartes, etc. etc.; sa table était aussi garnie de jujubes, bonbons français et “chocolats casques”. Elle a aussi été soutien de son mari, de ses projets. Elle m'a dit un jours qu'ils n'étaient pas toujours d'accord, mais qu'ils en venaient à une entente. Ils ont toujours vécu à Saint-Narcisse depuis leur mariage. Comme dans tous les couples, ils ont eu leurs épreuves : perte d'un bébé de 10 mois, de leur fille aînée Émilienne à 28 ans, d'un beau grand garçon, Réjean à 33 ans, d'une autre fille Auréa à 67 ans et monsieur Isidore a quitté la terre à 82 ans en 1982. Madame Georgianne avait et a encore un bon moral et une bonne philosophie de la vie. Elle a toujours été positive. À 99 ans 9 mois, elle est retournée revoir la terre “du Nord- Est” qui appartient maintenant à son fils Émilio et où elle est demeurée au début de son mariage. Aujourd'hui elle demeure à la résidence Charles-Oscar à Rimouski. Elle est encore propriétaire de sa maison à Saint-Narcisse et elle s'informe si les travaux d'entretien du printemps ont été faits (peinture, grand-ménage, etc.). Il y aurait encore beaucoup de choses à dire au sujet de la vie de Georgianne, mais pour lui rendre vraiment hommage, je résumerai en disant que c'est une “grande dame”. Bravo Georgianne, tu nous prouves que le travail ne fait pas toujours mourir jeune et que la vie vaut la peine d'être vécue. Je vous embrasse.

 

Tante Cécile