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Aujourd'hui, je veux vous parler de mariages: les nôtres, les vôtres et ceux des autres. Il y a un siècle, les mariages se ressemblaient tous, que ce soit dans les paroisses de ville ou de campagne. Les gens étaient presque tous catholiques, les rites religieux tous les mêmes et en plus les différents milieux avaient à peu près tous la même mentalité. Les mariages doivent tous avoir commencé par les fréquentations d'un jeune homme et d'une jeune fille (ou de gens plus âgés). Après un certain temps, si on s'entendait bien, le jeune homme faisait la grande demande au père de sa future. S'il était accepté dans la famille, on fixait la date du mariage et on décidait de quelle façon se dérouleraient les noces. On dresse la liste des invitations que l'on veut faire, car il ne faut oublier personne. Comme les familles sont nombreuses, la liste s'allonge très rapidement : les grands-parents, les oncles et tantes, les cousins et cousines avec leurs cavaliers et leurs blondes, comme on le disait dans le temps, les voisins qui, comme disait mon père, sont souvent comme de vrais parents, les amis, ce qui faisait que la noce devient presque une fête paroissiale. Les invitations se faisaient le plus simplement du monde : de vive voix, par la poste, par téléphone si chacun avait un appareil, ou encore sur le perron de l'église après la messe du dimanche. On ne faisait pas imprimer de beaux faire-parts comme aujourd'hui mais la noce se faisait avec beaucoup de gens. N'oublions pas que dans ce temps-là, les grosses fêtes paroissiales étaient rares et une noce donnait l'occasion de se réunir entre parents et amis, ça resserrait les liens et ça reposait des fatigues causées par les gros travaux. Pour la cérémonie, on peut voir dans les albums de famille, que la tenue vestimentaire a changé avec les époques. Pour les hommes, le complet a subi des changements dans le tissu, la coupe, la couleur, le genre de collets, de boutons, etc. etc... Pour son mariage l'homme portait toujours des gants, des guêtres et un chapeau qu'il enlevait avant d'entrer à l'église. Pour les femmes, les toilettes ont plus changé avec les années. Au début du siècle, les robes étaient plus courtes, à mi-jambes, à simple ou double jupe, souvent de couleur pastel, ou plus foncée, selon les préférences de chacune. La mariée portait aussi des gants et un chapeau pour compléter sa toilette. Celles qui en avaient les moyens y ajoutaient un boa ou une cape de fourrure. C'était chic! Les belles de la classe moyenne optaient pour une toilette plus modeste qu'elles pourraient porter par la suite. Les mariages avaient lieu sur semaine c'est-à-dire, pas les samedis. Auparavant, il fallait publier les bans. L'acte de proclamation du mariage était lu à haute voix par le prêtre en chaire, au prône après le sermon de la messe du dimanche. À cette époque, il n'y avait pas de bulletin paroissial. Le ban se lisait comme suit: “Il y a promesse de mariage entre Aimé Lamoureux, fils de Jean Lamoureux et Marielle Matte d'une part, et Marie Lamothe, fille de Pierrot et Anna Laporte d'autre part. Si quelqu'un connaît quel-qu’empêchement à ce mariage, il est prié de nous en avertir au plus tôt” (Les noms sont fictifs). Les liens de parenté trop directe pouvaient être un empêchement majeur.

 

Tante Cécile