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Quel plaisir de pouvoir une fois de plus, venir m'entretenir avec vous tous paroissiens de Saint-Narcisse. Je suppose que vous avez passé un beau jour de Pâques, soit en recevant de la visite ou en en faisant vous-mêmes. Ce mois-ci, on m'a suggéré de parler de la façon dont se passait la Semaine Sainte autrefois... Je vais essayer de le faire; mais comme la mémoire est une faculté qui oublie, j'espère que vous serez généreux à mon égard si je tombe dans l'erreur sur certains points. Je vais commencer par le dimanche des Rameaux. Je me souviens qu'après la bénédiction des rameaux, la grande procession avec les membres du clergé et les enfants de chœur avec leurs soutanes et leurs surplis de dentelle m'impressionnait beaucoup. Le grand rameau que portait le célébrant me paraissait énorme et imposant. Les assistants n'avaient pas tous des branches de palmier comme aujourd'hui. Je ne sais pas si c'était par manque d'argent pour en acheter, ou pour d'autres raisons, mais plusieurs apportaient des branches de sapins et les faisaient bénir. Ça devait être difficile à conserver longtemps sans perdre les aiguilles (de sapin)… Au cours de la Semaine Sainte, aux messes, il y avait je crois, des lectures de la Passion. Pour les enfants, c'était une semaine de privation : friandises et bonbons n'avaient pas leur place, c'est peut-être pour ça qu'on avait tant hâte à Pâques. Le Jeudi saint, la messe avait lieu le matin et non le soir comme aujourd'hui. Cela ne pouvait pas se faire autrement, car dans ce temps-là, il fallait être à jeun depuis minuit pour pouvoir communier. À cette époque, si je me souviens bien, la bénédiction des huiles se faisait à la cathédrale le Jeudi saint. Aujourd'hui, cette cérémonie se fait le Mercredi saint au soir lors de la messe chrismale. Le Jeudi saint, après la messe, on exposait le Saint-Sacrement sur un autel latéral et les gens s'organisaient pour aller faire une période d'adoration, chacun son tour, jusqu'au soir. Après le “Gloria” de la messe du jeudi, les cloches de l'église ne sonnaient plus et cela, jusqu'au “Gloria” de la messe du samedi. Et on disait, probablement en farces, que les cloches étaient parties à Rome. Le vendredi, il y avait à 3 heures p.m. le chemin de croix. On ne communiait pas ce jour-là. Le Samedi saint, la cérémonie à l'église commençait très tôt le matin et durait presque tout l'avant-midi. Les enfants trouvaient cela très long et je crois que les adultes aussi. Il y avait des lectures à n'en plus finir, la bénédiction de l'eau, du feu, etc... Cela ne me surprendrait pas de savoir que quelques gros fumeurs ne soient pas sortis tirer une “touche” avant la fin de la cérémonie.Je me souviens que l’angélus de midi nous apportait beaucoup de joie. Finies les privations, les “gros sacrifices”; le carême était fini! ... on allait pouvoir se bourrer de tire, de sucre d'érable et de chocolat peut-être. C'était une autre époque. Mais Pâques était et est encore la plus grande fête de l'année. C'est le renouveau, la fête de la vie. Je veux à cette occasion souhaiter à vous tous, anciens co-paroissiens, des jours de paix et de bonheur pour toute l'année.

 

Tante Cécile