Le mois de décembre est arrivé et tout le monde se prépare au temps des fêtes. Les plus fortunés achètent des cadeaux; des cadeaux, il en faut pour tout le monde. Les chômeurs essaient de faire durer le plus longtemps possible leurs prestations , les sans abris et ceux qui ne peuvent travailler pensent aux paniers de Noël qu'ils désirent recevoir afin de se procurer un peu de douceur en ce temps spécial de l'année. Les organismes de la ville ou des paroisses font des sollicitations afin d'aider les gens dans le besoin. D'où nous vient donc cette belle coutume? J'ai entendu dire que, au Canada et au Québec, les premières guignolées ont, vraisemblablement été organisées par la Saint-Vincent-de-Paul. Pendant les premières semaines de décembre, des hommes et des femmes, allaient de porte en porte, dans les maisons et les appartements, recueillir des dons pour les plus défavorisés de leur quartier. Voilà! C'est ça la guignolée! Parfois la guignolée prend une plus grande ampleur bénéficiant d'une visibilité médiatique importante (par exemple, la guignolée des employés de Radio-Canada à Montréal). Lors des visites, les bénévoles entonnent une chanson, surtout son refrain, souvent repris par les résidents; La guignolée, la guignoloche..., mots du vieux français dont la signification s'est perdue mais qui sont à l'origine du nom de cette activité si importante : la guignolée. En France, anciennement, la coutume consistait à faire la quête pour les pauvres la veille du jour de l'an, en chantant un refrain dans lequel entrait le mot "Ignolée, Guignolée, La guillona, Aguilonteu", suivant les dialectes de diverses provinces de France où cette coutume avait été conservée des anciennes mœurs gauloises. Cette ancienne coutume semble être tombée dans l'oubli. On m'a dit aussi, que la veille du Jour de l'An, les guignoleux s'amenaient armés de bâtons et de sacs très profonds en chantant leur gai refrain :

La guignolée, la guignoloche,
Mettez du lard dedans ma poche
Pour le dernier jour de l'année
La guignolée, vous nous devez
Si vous voulez rien nous donner
Dites-nous lé-é
On amènera la fille aînée
On lui fera faire bonne chère, etc. etc.

Et ça continuait comme ça tant qu'on trouvait des mots pour rallonger la chanson.Le père de famille invitait les bénévoles à entrer pour se chauffer et prendre une petite collation et parfois un ptit blanc. Par la suite, il leur remettait des dons. Souvent, il leur donnait des produits de la ferme qu'ils installaient dans un berlot puis, le cortège repartait dans le tintamarre des grelots. Aujourd'hui, ça se passe autrement, mais on atteint le même but; on organise une période plus heureuse pour nos moins nantis.

 

Tante Cécile