Dans notre numéro du mois d'août, nous avons commencé à élaborer sur la différence entre la vie d'aujourd'hui et celle de nos grands-parents dans notre paroisse. Aujourd'hui, je voudrais mettre l'accent sur la nourriture, l'habillement et les divers travaux qui se faisaient à la maison et le travail des hommes à l'extérieur. 

Les supermarchés que nous connaissons étaient impensables au début du siècle; l'argent qui entrait à la maison n'en sortait pas inutilement et comme presque tout le monde avait son lopin de terre, on faisait tout son possible pour récolter le plus d'aliments qui serviraient à la nourriture de la famille : blé pour la farine, les pois et les fèves (qui fournissaient aussi une certaine musique), les légumes du jardin qu'on pouvait mettre en pots et les stériliser pour l'hiver. Ceux qui avaient la chance d'avoir des érables sur leur terre pouvaient faire une provision de sirop et de sucre qui rendaient encore meilleures les crêpes du vendredi. "Dans ce temps-là, les catholiques ne mangeaient pas de viande le vendredi". C'est peut-être de là que vient la popularité des crêpes.

La multitude de céréales sèches que l'on trouve dans nos épiceries aujourd'hui n'existaient pas à l'époque et la céréale du matin était le gruau d'avoine que les gens faisaient cuire chacun à sa façon. Autant que possible, on élevait des porcs et on les engraissait pour avoir du lard que l'on salait dans de gros barils. Avec ce lard, on engraissait les "beans", on en faisait rôtir pour faire des "oreilles de crisse" et avec la graisse, on fabriquait de bonnes fricassées lesquelles étaient encore plus savoureuses avec de la bonne salade de laitue. La mélasse était un dessert journalier et le dimanche, souvent il y avait du gâteau ou des tartes. Bravo à nos grand-mères qui ont dû parfois faire des miracles pour nourrir toutes les bouches de la maisonnée.

Mais, en plus de nourrir tout ce beau monde, il fallait aussi les habiller et pas toujours dans les magasins. La plupart des maîtresses de maison savaient carder et filer la laine, elles tissaient, ou faisaient tisser par une voisine, des flanelles dont elles faisaient différents vêtements pour les enfants et si ces flanelles étaient foulées, on en faisait les habits de travail pour les hommes.

Les hommes, eux, devaient trimer dur à l'extérieur, bûcher des billots ou le bois de chauffage, soigner les animaux, réparer les outils, préparer les pieux pour les clôtures. Au printemps faire les labours, semer à la main (souvent à travers les souches), faire les foins, souvent à la petite faux, etc. etc. Le travail était dur et personne n'avait besoin de se faire bercer pour dormir le soir.

Mais, quand nous pensons à nos grands-parents, nous devons être fiers de ces vaillants qui nous ont légué des valeurs qui ne s'achètent pas dans les établissements financiers - le travail, l'honneur de sa parole, l'entraide et que d'autres choses encore.