La production acéricole est aujourd'hui très importante dans notre région. De plus en plus, les superficies d'érablières augmentent et la modernisation des équipements ainsi que l'expérience des exploitants et les différents cours de perfectionnement qu'ils suivent, leur permettent de fabriquer un produit de plus en plus raffiné. Dans les grandes concentrations d'érables, au printemps, il y a beaucoup de vie. Ce sont de vraies fourmilières où les gens s'activent, réparent les tuyaux "maganés" par l'hiver, entaillent et voient à ce que tout soit prêt le moment venu. À certains endroits, ça devient comme un village et quand les cheminées à vapeur crachent à plein rendement, on sait qu'on pourra bientôt se sucrer le bec et les doigts. Autrefois, il n'y avait pas de tubulure pour recueillir la sève, pas d'évaporateur non plus. Le bois était la seule matière à combustion pour bouillir l'eau sucrée dans les gros chaudrons de fonte. Assez souvent, le "sucrier" devait "bouillir" toute la nuit pour transformer en sirop cette sève succulente. Comme il n'y avait pas de tubulure, il fallait quand même recueillir l'eau dans des récipients de fortune très souvent. Les plus anciens sont certainement les "casseaux" d'écorce de bouleau que l'on plaçait au pied de l'érable vis à vis un "chalumeau" de bois qui lui, était placé dans l'entaille qu'on faisait avec la hache et plus tard un vilebrequin. On vidait les petits vaisseaux dans des tonneaux tirés par des chiens, des chevaux et des bœufs parfois. Quand le produit était devenu sirop, comme aujourd'hui, on le transformait en tire ou en sucre et on en faisait des pains de toutes grosseurs. On ne faisait pas de bonbons à l'érable dans ce temps-là, mais des petites maisons avec cheminées, des coqs et des beaux cœurs sculptés que l'on vendait surtout aux amoureux qui l'offraient à leur petite amie. Tout se faisait manuellement; c'était beaucoup de fatigue, mais paraît-il qu'il n'y avait rien de plus beau que le réveil au chant des oiseaux les matins ensoleillés, à la cabane à sucre.

Voici une très vieille recette de grands-pères au sirop d'érable

2 tasses de sirop d'érable

2 tasses d'eau

2 tasses de farine

4 c. à thé de poudre à pâte

1 c. à thé de sel

2 c. à table de gras (graisse ou beurre)

1 tasse de lait

Mélanger le sirop d'érable et l'eau dans un grand chaudron avec couvercle, puis amener à ébullition.

Mesurer et tamiser la farine, la poudre à pâte et le sel.

Faire entrer le gras. Ajouter le lait et brasser juste pour mélanger.

Laisser tomber par cuillerées dans le liquide bouillant.

Couvrir le chaudron et cuire 20 minutes sans enlever le couvercle.

Mium mium que c'est bon!

 

Tante Cécile