Le mois passé, nous avons parlé des chantiers de la Côte-Nord, avec l'éloignement, les traverses en bateau et tout ce que ça peut amener de solitude. Aujourd'hui, je veux vous entretenir de ce que j'ai pu amasser d'information sur le chantier coopératif qui a été mis en marche à quelques milles au sud du lac Rimouski, en 1947, et où la plupart des travailleurs étaient de St-Narcisse. On m'a dit que c'est l'abbé Caron (Jean-Baptiste) qui a été l'instigateur de ce projet. C'était au temps où le système coopératif était très fort dans la région. Ce chantier a fonctionné pendant 2 ans. Les promoteurs avaient obtenu un contrat de coupe et de transport du bois, de la compagnie Price Brothers, lesquels avaient un moulin près de l'embouchure de la rivière Rimouski. La vie dans les camps était à peu près la même que dans ceux de la Côte-Nord. Un cuisinier et des aides "cho boys" préparaient la nourriture et voyaient à l'entretien du camp des hommes. Il y avait aussi le camp des chevaux. Car dans ce temps-là, les chevaux étaient indispensables pour les travaux forestiers. Les bûcherons munis de scies manuelles ou mécaniques abattaient les arbres, les charretiers et leurs chevaux tiraient les billots et les entassaient en piles le long des chemins de glace et de là des camions ou des "snow" les transportaient au lac Rimouski (sur le lac). Au printemps, à la fonte des neiges, les draveurs faisaient descendre les billes par la rivière jusqu'aux abords du moulin. Ça demandait beaucoup de manutention, de fatigue mais les gars trouvaient le temps de fraterniser et de se faire des amis. Quand les "snow" sont arrivés, les travailleurs pouvaient rejoindre leurs familles plus souvent, les hivers paraissaient moins longs. Je remercie Messieurs Doril Lepage et Florentin Gosselin qui ont bien voulu m'aider pour ce texte.

 

Tante Cécile