Léonard est un des descendants de Joseph Pigeon et Françoise Cantin venus du diocèse d’Avranches de Normandie en France afin de s’établir comme pionnier en Nouvelle-France.

Né le 12 mai 1921, Léonard, est le neuvième de la grande famille des treize enfants de Édouard Pigeon (1883-1949) et Adéline Bérubé (1885-1961). La famille comprend: 1907 : Rose-Éva, 1908 : Édouard, 1909 : Octave, 1911 : Aurèle, 1913 : Lucia, 1914 : Gérard, 1916 : Élias, 1917 : Louisa, 1921 : Léonard, 1923 : Carmel, 1924 : Charles-Eugène, 1926 : Jean-Baptiste, 1928 : Raymond.

Jeanne-d’Arc a vu le jour le 20 janvier 1926, elle était la seconde des cinq enfants d’Auguste-Jérémie Albert (1897-1984) et Georgianna Corbin (1897-1974). La famille se compose de : 1923 : Rose-Alma, 1926 : Jeanne-d’Arc, 1927 : Yvonne, 1929 : Charles- Auguste et 1932 : Régine.

Il est important de noter que Léonard et Jeanne-d’Arc ont comme lieu de naissance Saint-Narcisse-de-Rimouski.

Le développement agricole des années 1930.

À cette période, le Québec est frappé de plein fouet par la Grande Dépression. Un mouvement de colonisation des hautes terres du Saint-Laurent s’amorce pour réagir à l`émigration vers les États-Unis. Des sociétés de colonisations encouragent l’occupation des cantons découpés au sud du littoral du Saint-Laurent. Les autorités investissent des sommes importantes pour permettre l’accès à de nouvelles terres. La production laitière devient une production domestique importante en évolution vers une production industrielle.

Ayant toujours été proche de la nature et de l’agriculture, c’est vers l’âge de 21 ans que Léonard fait l’acquisition des lots numéros 2-A et 2-B, rang sept au cadastre officiel du canton Duquesne. Depuis plusieurs années ce site est identifié le 854 chemin des Trois-Lacs à Saint-Narcisse-de- Rimouski.

Au cours des années suivantes, une maison de deux étages et des bâtiments de ferme y sont construits. Tout en réalisant les travaux de défrichement, Léonard rencontre Jeanne-d’Arc. Après une période de fréquentation, ils se marient le 18 juin 1945. De cette union, naissent sept enfants : Louisette, Gilbert, Claudette, Clément, Denyse, Solange et Réal, qui demeurent au Bas-Saint-Laurent, à Québec et dans les Basses-Laurentides.

En février 2022, la famille compte dix petits-enfants, treize arrière-petits–enfants et trois arrière-arrière-petits-enfants. 

Durant les premières années de vie commune, le développement de la jeune entreprise agricole progresse bien en regard à la situation économique québécoise de l’époque. Malheureusement, un grave accident et une maladie infectieuse de cette période viennent assombrir le quotidien de cet homme ambitieux et courageux. Léonard doit quitter la région pour une durée d’environ deux ans et demi. Il se retrouve dans un centre hospitalier de Québec pour des soins adaptés et par la suite, dans un centre hospitalier du Bas-Saint-Laurent pour environ deux autres années.

Durant ces années, avec l’aide de ses parents, de ses sœurs et de son frère, Jeanne-d’Arc, déterminée, doit mettre fin aux activités laitières. Celle-ci déménage au village de Saint-Narcisse-de-Rimouski et s’occupe du bien-être de la famille soit notamment par les tâches ménagères, la couture, le tricot, le jardinage. Durant cette période, certains enfants doivent être séparés du noyau familial et ceux-ci se retrouvent à Rimouski ou à Mont-Joli.

Au retour de Léonard dans la maison familiale, la jeune entreprise laitière reprend ses activités et cela pour quelques années. Mais la santé de Léonard n’étant plus au rendez- vous, il doit se résigner à abandonner le défi de la vie agricole et réorienter ses activités.

Malgré les imprévus de la vie, ces bâtisseurs de l’ombre ont transmis à leurs enfants et petits-enfants les belles valeurs de la vie familiale et collective comme le respect, l’entraide, l’honnêteté, la confiance et la motivation, sans oublier, l’importance des rencontres familiales. Dans ces occasions, Jeanne-d’Arc se faisait un plaisir de préparer le cipaille, le jambon à l’érable, les tartes aux petits fruits, les carrés aux guimauves et glace au caramel . Encore aujourd’hui, ces rencontres font l’objet de discussions avec les petits-enfants.

Passionnés de la nature, Léonard et Jeanne-d’Arc ont toujours apprécié la qualité de la vie rurale. Ils aimaient les randonnées en forêt, l’entretien des sentiers pédestres, rendre des services aux propriétaires de chalets se retrouvant sur les lots mentionnés précédemment et qui avaient accès au lac Pointu. C’était aussi un plaisir pour eux d’aller visiter la famille du milieu, de Québec et sur la rive nord du Saint-Laurent.

Étant donné qu’au début du 20e siècle, l’Église catholique était toujours bien installée dans la société canadienne-française, ensemble ils se faisaient un devoir d’assister à la célébration eucharistique hebdomadaire. C’est dans la foi que leur vie s’est déroulée en tenant compte de la santé précaire de Léonard.

Au-delà de ce que nous réserve la vie, Léonard et Jeanne-d’Arc ont été inhumés au cimetière de Saint-Narcisse-de-Rimouski. Léonard est décédé le 6 janvier 1999 et Jeanne-d’Arc le 19 févier 2008.