Au cours de l’année 2021, notre paroisse déplore le grand départ de Patrice Soucy et Ludger Bélanger. Ces deux centenaires ont vécu la très grande majorité de leur vie à Saint-Narcisse. Pierret

Souvenons-nous de Patrice Soucy (15 juin 1920 -28 juin 2021)

Né à Saint-Narcisse le 15 juin 1920, Patrice est le fils de Fortunat Soucy et Marie-Rose Ouellet; le mariage de ses parents fut le premier à être célébré dans l’école-chapelle de Saint-Narcisse.

Fils de défricheur du rang 5 ouest, très jeune Patrice collabore aux travaux de la ferme familiale. Dès l’âge de 15 ans, il commence son métier de bûcheron, métier qu’il exercera durant les 40 prochaines années pour différents contracteurs de Adolphe Fillion à Gonzague Bélanger en passant par Eustache Santerre.

En 1961, il construit un chalet sur son demi-lot au Petit Lac Macpès, le vend en 2003 à son beau-frère Isidore Banville. En 1977, il travaille en sylviculture. Aux «Portes de l’Enfer», il y travaille comme journalier et participe à la construction de la passerelle. Il assiste Marie-Marthe Gagné Lepage sacristine, dans l’entretien intérieur de l’église paroissiale.

Le 5 août 1977, Patrice épouse Régina Lévesque qui décède le 3 mars 2003. Patrice demeure dans sa résidence au village jusqu’en 2007, emménage quelques années chez son neveu Martin Bélanger et plus tard, va demeurer à Rimouski.

Son 100ième anniversaire a été fêté en juin 2020 à la Résidence Charles-Oscar où il demeurait depuis 4 ans. À cette occasion, se tenant toujours bien droit, Patrice déclare commencer sa journée à 4h30, traverser la Résidence d’un bout à l’autre à 12 reprises , deux fois par jour. Françoise Soucy mentionne que son oncle a toujours pris soin de sa santé avec des produits naturels. Comme bien d’autres de son époque, il buvait régulièrement sa bière «porter» avec un œuf. Il semblerait même qu’il s’est guéri d’un problème de circulation sanguine avec ...de l’ail et du gin.

Patrice connaît des problèmes de santé surtout à partir d’octobre 2020 : chutes, chirurgie à la hanche et quelques séjours à l’Hôpital. Au tout début de janvier 2021 il entre au CHSLD de Rimouski. C’est en toute intimité, pandémie oblige, que son 101ième anniversaire de naissance le 15 juin y est souligné. Neveux et nièces le visitent régulièrement. Il décède le 28 juin 2021.

Souvenons-nous de Ludger Bélanger (17 avril 1921 –18 septembre 2021)

Né à St-Anaclet le 17 avril 1921, Ludger fait partie de la grande famille des 13 enfants d’Herménégilde Bélanger et Alexina Ruest. Il connaît très tôt le travail sur une ferme. En 1942, une importante blessure au dos nécessite une opération à Québec qui l’oblige à rester au lit 40 jours sans bouger. Sur recommandation de son médecin, il prend, chaque jour pendant 1 an, de la cassonade diluée dans de l’huile de foie de morue.

À St-Narcisse, le 10 septembre 1947, Ludger épouse Madeleine Soucy fille de Fortunat Soucy et Marie-Rose Ouellet. Née le 5 décembre 1926, elle décède au CHSLD le 17 novembre 2020.

Après leur mariage, le couple s’installe à St-Narcisse jusqu’en 1968. Durant ces années, Ludger travaille dans les chantiers forestiers et en 1953 comme gérant de la Coopérative agricole de St-Narcisse. Il devient propriétaire de l’entreprise entre 1963 et 1968. Durant son mandat à la mairie, de 1961 à 1965, la municipalité prend la responsabilité de l’ouverture des chemins d’hiver. Tous les contribuables, par le biais de leurs taxes, participent à la mise en place de ce service.

Très habile de ses mains, Ludger apprend la soudure, métier qu’il exerce à Montréal environ une dizaine d’années. C’est là que, suite à une grave maladie, décède Gilles, son fils aîné, il n’avait que 20 ans.

De retour à St-Narcisse en 1977, Ludger complète son parcours professionnel comme ouvrier et ébéniste Ses multiples talents lui permettent d’acquérir la bâtisse qui fut la dernière école du rang 5 est , d’y ajouter un étage supérieur et la rénover complètement (intérieur et extérieur); le 120 chemin Duchénier devient la résidence familiale. Quelques années plus tard, le couple emménage chez leur fils Martin. Ludger y demeure jusqu’à son entrée au CHSLD le 1er décembre 2020 où il décède le 18 septembre 2021 à l’âge de 100 ans 5 mois.

Toujours lucide et vif d’esprit, Ludger aime les fêtes de famille; cette dernière compte en 2021: 7 enfants, 11 petits-enfants et 18 arrière-petits-enfants. Il aime, à l’occasion, un petit gin avec de l’eau chaude et du sucre. Ludger, grand partisan des Canadiens, aime parler hockey et se tient au courant de la politique grâce à la télévision.

À l’occasion de son 100ième anniversaire de naissance, Ludger, en bon philosophe, dévoile ses secrets de longévité :

«Il faut faire attention et prendre soin de nous et respecter ses limites» «Il faut prendre les choses une journée à la fois et rester soi-même» «La pandémie, c’est une guerre sans fusils» déclare-t-il.