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Mon père, Emmanuel Paulin, est né à Sainte-Blandine le 2 juin 1922. Il est décédé le 24 avril 2014. Il est le fils de Joseph Paulin de Sainte-Blandine né le 2 janvier 1897 à Caraquet NB., et décédé le 15 mai 1967. Mon grand-père, Joseph, n’a pas vraiment connu ses frères et sœurs. Au décès de sa mère, son père se remaria. Comme Joseph ne s’entendait pas bien avec sa belle-mère, il s’enfuit de chez-lui vers l’âge de 15 ans. Au moment de sa fugue, il demeurait sur la Côte-Nord. Il se retrouva à Matane très jeune et il dut vite apprendre à se débrouiller. Quelques années plus tard, il se retrouve à Sainte-Blandine où il fit la rencontre de Joséphine Brisson et ils se marièrent le 17 janvier 1917 à Sainte-Blandine.

Après quelques années de mariage, la famille s’étant agrandie, Joseph et Joséphine viennent s’établir à Saint-Narcisse, sur le lot 16 Canton Duquesne. C’est là que Emmanuel vécut pendant toute sa vie. Travaillant à la ferme avec son père, il apprit à la dure en très jeune âge à tout faire : défricher la terre, travailler à la ferme, couper le bois de chauffage, bûcher de la pitoune. Il a même appris à se débrouiller en mécanique, il fallait bien réparer la machinerie. Emmanuel réparait presque tout, il était bien patenteux, comme on dit. Comme les temps étaient durs, il dut partir très jeune pour travailler dans le bois comme bûcheron pour aider ses parents. Je me souviens, il m’a déjà dit qu’à chaque retour du chantier il donnait sa paye à ses parents jusqu’à sa majorité.

Les années passent et un jour Emmanuel rencontra Lucienne Martin, née le 3 mai 1928 à Saint-Narcisse. Fille de Ernest Martin, né le 13 avril 1896 et de Ernestine Sirois, née le 23 mars 1896. Ernest et Ernestine se sont mariés le 4 février 1919, célébrant ainsi le premier mariage dans la chapelle-école où sera érigée la future paroisse de Saint-Narcisse.

Emmanuel épousa sa belle Lucienne le 26 mai 1947. Ils reprirent la ferme de Joseph Paulin et en échange, Emmanuel construisit une maison au village de Saint-Narcisse pour ses parents. Cette maison est celle que Mme Martha Ouellet acheta et transforma pour en faire deux logements.

Après deux ans d’attente arrive le premier enfant, Yvon, ensuite Clémence, Ghislain (né le 7 juin 1951, décédé tragiquement le 16 juillet 1971), Claudine, Raymonde, Alain, Gérald, Dany et finalement la petite dernière, Guylaine (née le 2 novembre 1967, décédée du cancer à l’âge 50 ans et 5 mois le 5 avril 2018).

Claudine, Alain, Gérald et Dany demeurent toujours à Saint-Narcisse avec leur conjoint/ conjointe. C’est Joannie Paulin, la fille de Dany, et son conjoint (William Paradis) qui ont repris la maison paternelle. Yvon et Raymonde demeurent à Rimouski et moi Clémence, je demeure à Lévis.

Parlons des petits-enfants. Le plus vieux : mon fils Jacky, mes filles Sylvie et Maryse; les enfants d’Yvon : Stéphane et Julie; de Claudine : Éric, Mélissa et Sandra; ceux de Raymonde : Cynthia, Jennifer et Keven ; d’Alain : Cathy; de Gérald : Jordan et Jason ; ceux de Dany : Yannick, David et Joannie et ceux de Guylaine : Sabrina et Michaël. Un total de 19 petits- enfants.

Sont venus agrandir la belle grande famille d’Emmanuel et Lucienne 14 arrière-petits-enfants : Jonathan, Myriam, Roxane, Sheldon, Mégan, Émilie, Maxime, Zoé, William, Éva, Elly, Coralie, Jacob et la petite dernière Aurélie née le 30 mai 2019.

Mes parents ont travaillé dur pour élever leur famille, heureusement à leur re- traite, ils avaient des passe-temps communs, la chasse et la pêche. Autant ma mère que mon père étaient de véritables amateurs de chasse.

Une autre des passions de mon père était l’accordéon. Un jour en re- venant du chantier il arriva avec un accordéon. Emmanuel avait ap- pris à en jouer au chantier et pendant plusieurs années il continua de le faire pour la famille. Par la suite, entre voisins et amis on se faisait des soirées de danse à la maison; une fois chez un, une fois chez l’autre... plusieurs se rappelleront ces bons souvenirs.

J’ai toujours son accordéon, je crois avoir hérité de sa passion et de son don. Je n’ai pas la prétention de jouer aussi bien que lui, mais je me débrouille assez bien et surtout j’aime ça!

Parlons un peu de Lucienne. C’est une femme forte malgré sa petite taille. Comme mon père était souvent parti plusieurs mois par année au chantier, c’est elle, seule avec sa marmaille, qui s’occupait de tout à la ferme. Presque chaque année, elle attendait un enfant et elle avait la ferme à s’occuper. Elle n’avait pas beaucoup de répit; les vaches qui vêlent, faire la besogne, traire les vaches et les soigner. Et quand c’était le temps d’attraper une poule pour le dîner, elle savait quoi faire! Tout ça, enceinte!

Quand on nous demandait : « Que fait ton père? », On se regardait en riant et on répondait : « Papa est bûcheron et maman est cultivateur! ».

Qui ne se souvient pas du jardin Lucienne? Ses plants de tomates et ses conserves, sauf les concombres, ça, c’était mon père. Elle était également une excellente cuisinière, elle tricotait les bas et les mitaines pour sa famille et elle était une excellente couturière. Aujourd’hui, elle demeure au Domaine Seigneur Lepage et elle trouve le temps long à ne rien faire, car, ma mère, c’est une « Super Woman! »

Mon père, mon Héros! Quand il était à la maison, il nous emmenait, nous les plus vieux, avec lui dans les champs, au foin ou au bois de chauffage. On lui donnait un coup de main et en même temps cela libérait maman un peu, elle restait à la maison avec les plus jeunes.

Mon père aimait beaucoup jouer, plaisanter et rigoler avec nous, quand son emploi du temps lui permettait. Il était aussi très taquin, joueur de tours à ses heures, tout comme ma mère d’ailleurs. Je pense que l’on a tous hérité d’Emmanuel et Lucienne de ce petit côté-là ...

Peut-être que mes frères et sœurs plus jeunes ne s’en souviennent pas, mais la première fois où nous avons mangé des grands-pères au sirop d’érable, c'est mon père qui nous les avait cuisinés. Probablement une recette qu’il avait rapportée du chantier...