J’aimerais vous faire connaître mes parents et peut-être vous faire découvrir un côté de leur personnalité qui vous est méconnu. Il s’agit de Maurice Gagné et Jeannine Lepage qui ont vécu à St-Narcisse pendant plus de 55 ans.

Tous deux sont natifs de Ste-Blandine. Maurice est le fils de Albert Gagné et de Mathilda Proulx. Il est le 4ième d’une famille de 13 enfants. Son frère Théodore Gagné et sa sœur Cécile Gagné (épouse de René Soucy) ont vécu également à St-Narcisse. Quant à Jeannine, sa famille est beaucoup moins nombreuse. Son père Charles- Eugène Lepage (époux de Anne-Marie Levesque) étant décédé jeune, la famille ne compte que 3 enfants.

Après leur mariage, Maurice et Jeannine se sont installés au 107 Duchénier (autrefois appelé rang 5 est) où leurs 8 enfants sont nés (3 garçons et 5 filles). Maurice a été cultivateur une grande partie de sa vie. Il aimait beaucoup le métier d’agriculteur. Je me souviens que lorsqu’il voyait des champs très plats, il disait toujours: « ça c’est des belles terres à cultiver. »

Sa ferme était modeste mais il avait investi une grosse somme d’argent dans l’achat d’une moissonneuse batteuse. Comme il devait rentabiliser son achat, après sa journée de travail, il allait chez d’autres cultivateurs avec sa moissonneuse pour couper leur grain et il rentrait à la maison tard dans la nuit. Avant de vendre la ferme, il a été travailleur forestier au Nouveau-Brunswick où il a subi un grave accident de travail. Après son rétablissement, il a travaillé comme journalier à la Réserve Rimouski jusqu’à sa retraite à 65 ans.

Comme Maurice a toujours eu à cœur de bien faire vivre sa famille, il a également été barbier à ses heures. Ses seuls clients étaient M. Isidore Thibeault et quelques-uns de ses garçons. Il faisait également du taxi pour des paroissiens sans auto qui voulaient aller à Rimouski. Il était d’une patience sans limites à attendre des heures dans l’auto pendant que ses clients finissaient leurs achats.

Maurice travaillait tout le temps et quand la maladie s’est installée, il a eu de la difficulté à l’accepter. Je me rappelle encore ses paroles « je suis plus bon à rien, je suis plus capable de faire mon ouvrage. » Un de mes beaux souvenirs d’enfance, est mon père qui cuisinait le dimanche après-midi un gâteau blanc maison qu’il glaçait avec un sucre à la crème un peu mou qu’il avait également cuisiné.

Jeannine quant à elle était femme au foyer comme la grande majorité des femmes de sa génération. Elle aussi était une bonne travaillante. Jeune lorsque nous regardions la télévision en famille, elle l’écoutait tout en cousant, raccommodant ou en préparant ce qu’il fallait pour qu’à l’été, les filles puissent confectionner un tapis tressé. Elle a eu sa part d’épreuves, en autre un accident d’auto à Ste-Blandine alors qu’elle revenait de l’hôpital avec son beau-frère Théodore Gagné parce que mon frère Gilles avait eu un accident sur la ferme de Théodore. Elle était sans le savoir enceinte de 3 semaines de sa dernière, Claudine. Elle avait appris la nouvelle juste avant d’enter en salle d’opération pour traiter une fracture ouverte à la cheville.

C’est seulement lorsque les enfants ont quitté la maison que Jeannine s’est impliquée dans des organismes de la paroisse. Elle a fait beaucoup de bénévolat pour le Centre de Jour et elle a même poursuivi après son déménagement à Rimouski suite au décès de Maurice. Elle a même été fêtée comme la bénévole de l’année mais je ne me souviens pas de la date. Elle a organisé plusieurs voyages avec Cécile Vignola et elle savait convaincre les gens en utilisant l’expression « viens donc, ça te ferait du bien. » Jeannine était une amoureuse des voyages. Elle en a fait plusieurs en Floride, Puerto Vallarta, l’Europe et la Tunisie. Pour les endroits qu’elle ne pouvait visiter, elle allait voir les projections aux Grands Explorateurs à Rimouski en compagnie de Cécile Vignola. Elle a été membre de l’âge d’or pendant de nombreuses années et en a été la présidente de 2000 à 2003.

Malgré leurs nombreuses occupations Maurice et Jeannine savaient se divertir. Ils allaient danser au Castel à Rimouski avec Firmin et Marthe Canuel et par la suite à l’hôtel April de St-Narcisse.

Maurice est décédé le 19 mars 2003 à l’âge de 77 ans et Jeannine le 3 décembre 2015 à l’âge de 85 ans. Ils reposent tous les deux au cimetière de Saint-Narcisse.