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Notre bâtisseur a passé toute sa vie à Saint-Narcisse. Adéodat (né le 23 avril 1920), ses frères et sœurs Josaphat, Martial, Adhémar, Maurice, Gabrielle, Roland, Alphonse, Jeanne d’Arc, Anita et Lucienne forment la grande famille de Émile Bélanger et Marie Gagné. Aujourd’hui, seule Anita, qui vient de fêter ses 88 ans, est toujours parmi nous.

Le 18 septembre 1950, Adéodat épouse Véronique Gosselin, fille de Odilon et Catherine Duchesne. De cette union naissent, entre 1952 et 1958, Claire, Luc (décédé en 2000), Guy et Damien. Dès 1954, Adéodat commence la construction de sa résidence qu’il habitera jusqu’à son décès en 1995. En 1996, sa belle-fille Lise Lepage acquiert la résidence du 450 Duchénier; elle en est toujours propriétaire.

Les gens qui ont connu Adéodat savent que c’est un charpentier-menuisier très habile; plusieurs ont fait appel à ses talents autant pour la construction, la réparation que pour les rénovations majeures et la fabrication de meubles. Il a travaillé 1 an en Ontario et une douzaine d’années sur la Réserve Rimouski, entre autre avec Joseph Banville et Émilien Bélanger.

Mais après le travail, il faut bien s’amuser, ça Adéodat le savait très bien et c’est ce qu’il faisait la fin de semaine venue. Que ce soit aux soirées de l’Âge d’or, aux soirées de danse à l’hôtel April, aux autres soirées sociales ou aux rencontres famiales particulières du temps des Fêtes, Adéodat y mettait de l’ambiance. Plusieurs se rappellent des histoires à « Déodat », de ses pas de danse, de sa grande souplesse et de son sourire moqueur.

Adéodat nous a quittés le 18 janvier 1995, Véronique le rejoint le 5 février 2017

Pierret

Voici la description physique que Claire a fait de son père en 1980

Il est de taille moyenne rapetissée par le poids des années. Maigre, il est de musculature fibreuse. De forte ossature, il a cependant conservé sa belle carrure. Un demi-siècle de dur et patient labeur sculpta ses énormes mains aux doigts noueux. Ses cheveux brun foncé, peignés vers l’arrière dégagent un front haut et ridé. Derrière des lunettes aux cadres foncés, se dissimule un regard profond, triste et inquiet. Joues creuses, menton carré; une moustache grisonnante proportionne son nez un peu gros.

Je me souviens qu’à la table, il ne tolérait aucun bruit; il aimait le silence et la tranquillité. Il mangeait très lentement. Si l’un de nous se plaignait pour un rien ou riait, mon père se mettait dans tous ses états. Après le repas, il lisait son journal en buvant une dernière tasse de thé, ou en fumant une cigarette que ma mère avait minutieusement roulée. Quand l’horloge indiquait une heure, il revêtait sa salopette encore couverte de brins de scie de laquelle pendaient un pied de roi et un marteau. D’un geste routinier, il coiffait sa casquette et d’un pas fatigué, il retournait au travail.

Aujourd’hui, quand je rends visite à ma famille, mon père semble épuisé, mais sans avertissement, il lui échappe un sourire et ses yeux s’illuminent d’un éclair de bonté.

Claire