Adrien Martin est de la lignée de Jean Martin (Geneviève Michaud), dit le français, né dans la région de Normandie en France, en 1725, premier ancêtre de ce patronyme à venir cultiver la terre en Nouvelle-France. Adrien Martin fait partie de la cinquième génération suivant Joseph-Amable Martin – l’un des quatre enfants de Jean – et de son épouse Madeleine Lévesque.

Adrien est né le 15 mars 1918 de l’union de Joseph Martin et d’Élise Brisson. Il est le quatrième d’une grande famille de 15 enfants – dont trois sont morts en bas âge – établie sur la terre de Pierre Proulx, au rang 4 Ouest du cadastre de Sainte-Blandine, qui fera plus tard partie de la paroisse de Saint-Narcisse.

Pour sa part, Irène Thibeault, née le 17 août 1925, est la fille d’Ernest Thibeault et de Marie-Adèle Wilhelmine Lepage. Sa mère étant décédée peu après l’accouchement, Irène a été élevée par la famille de son oncle Félix Lepage et Rose-Anna Thibeault, entourée d’amour par ses nombreux frères et sœurs d’adoption. Passionnée de mots et d’écriture soignée, Irène a pu compléter sa huitième année, fait digne de mention pour l’époque.

Adrien et Irène se sont mariés le 3 octobre 1945. Ayant acquis le bien paternel un an plus tôt, Adrien, comme le voulait alors la tradition, est devenu chef d’une maisonnée comprenant ses parents ainsi que ses frères et sœurs. En outre, le couple a eu six garçons et quatre filles, soit Marcel, Claire, Jean-Yves, Rodrigue, Normand, Gaston, Mario, Sylvie, Ginette et Nancy. Sous son égide, la ferme familiale a prospéré pendant trois décennies. Notons également que cinq des enfants ont embrassé, à divers titres, une carrière dans le domaine agricole.

Les années d’après-guerre connurent de durs labeurs. Défrichage des terres, champs en cultures, production laitière, élevages de pors, de moutons, de lapins, de poules, etc. des produits qu’Adrien s’est affairé à vendre en ville et dans les magasins généraux. Irène, comme bien des femmes de la campagne, a épaulé son mari du matin au soir, besognant bien des fois à la traite des vaches et semant de grands jardins, en plus d’assurer l’ordinaire de la maison. Tout cela, entre grossesses, lessives, barattes à beurre et fournées de pain, souvent jusqu’à la onzième heure, les joues rougies par le bon vieux poêle L’Islet. Pour l’anecdote, rappelons qu’Adrien a vendu et installé plusieurs poêles et fournaises de ce label dans la paroisse, ainsi que des instruments aratoires.

L’instruction et l’éducation des enfants ont toujours occupé une place primordiale dans les visées du couple Adrien et Irène. Ils ont su cultiver chez leurs jeunes le goût du savoir et les encourager à poursuivre leurs études de manière à être le mieux outillés possible dans la société. Ils ont montré l’exemple par le travail et l’effort, le respect et l’acceptation de l’autre, le sens du partage et l’apport à la communauté, l’engagement social aussi : conseil municipal, président du syndicat de travail, administrateur de la Coopérative BSL et du Syndicat du lait. Mais surtout, la valeur inestimable d’une famille unie et rassembleuse, à l’exemple des grandes tablées communautaires des Fêtes d’autrefois.

Nulle métaphore ne résume mieux la vie d’Adrien Martin et d’Irène Thibeault que celle de travailleurs acharnés les pieds ancrés dans la terre et les mains pétrissant le pain. Il est vrai qu’ils ont mené une vie de labeurs et de labours, mais aussi de semences tellement porteuses d’avenir pour le patrimoine qu’ils laissent à leurs descendants. De là-haut, Adrien et Irène peuvent être fiers de l’œuvre qu’ils ont accomplie. Le bien paternel s’est modernisé et le troupeau laitier a récolté de grands honneurs entre les mains de Marcel et Denise et maintenant, de Luc et Isabelle dont les trois fistons foulent la même terre ancestrale.

Adrien et Irène sont de cette race de défricheurs qui ont trimé dur pour offrir une meilleure qualité de vie aux générations qui les ont suivis. Nous saluons leur vaillance et leur courage. Et pour cela, nous avons le devoir d’honorer leurs mémoires.